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Le mot «révisionnisme» est issu du verbe latin revisere qui signifiait pour les Romains «revisiter» et qui donna au français le terme «révision», désignant l’action d’examiner de nouveau en vue de modifier s’il y a lieu.
Il est tout à fait normal de réexaminer de théories longtemps tenues pour exactes: pareille démarche a lieu aussi bien en sciences naturelles qu’en sciences humaines et sociales, auxquelles l’histoire appartient. Les sciences ne sont jamais fixées mais en perpétuelle évolution, car leur but est l’édification de la connaissance fondée sur la preuve. Si lors de recherches de nouvelles découvertes sont faites, ou si des chercheurs critiques découvrent des erreurs dans d’anciennes explications, il s’en suit souvent que d’anciennes théories soient amendées ou parfois même abandonnées.
Par «révisionnisme», nous entendons cette démarche qui consiste à examiner de avec un esprit critique les théories et les hypothèses communément admises afin de vérifier leur validité. Scientifiques et chercheurs ont besoin de connaître les découvertes d’aujourd’hui qui modifient ou contredisent les théories d’hier, car l’un de leur devoir est de mettre à l’épreuve les idées tenues pour vraies par plusieurs des générations et de tenter de le réfuter. Une véritable quête de la vérité n’est possible qu’au sein d’une société dont les individus sont libres de les remettre en questions et de tester la validité des théories prédominantes. Le célèbre philosophe Sir Karl Popper a exprimé cette idée en ces termes :
L’exigence d’objectivité scientifique rend inévitable que tout énoncé scientifique reste nécessairement et à jamais donné à titre d’essai. En effet un énoncé peut être corroboré, mais toute corroboration est relative à d’autres énoncés qui sont eux aussi proposés à titre d’essai.[…] ce qui fait l’homme de science, ce n’est pas la possession de connaissances, d’irréfutables vérités, mais la quête obstinée et audacieusement critique de la vérité. […] Ceux parmi nous qui refusent d’exposer leurs idées au risque de la réfutation ne prennent pas part au jeu scientifique1.