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Tout comme n’importe quel concept scientifique, nos conceptions historiques méritent d’être soumises à un examen critique approfondi, surtout lorsque de nouvelles découvertes sont faites. Il est tout particulièrement important de réexaminer le discours historique :
- lorsque les événements en cause se sont produits dans un passé éloigné : en pareil cas, le problème réside dans le manque de preuve pour associer nos théories ;
- lorsque les événements en cause se sont produits dans un passé récent : en pareil cas, nous sommes confrontés aux conséquences politiques qui découlent de ces événements.
Pour ce qui est du passé lointain, même une modeste découverte peut radicalement changer notre vision des choses. En ce qui concerne le passé récent, le truisme «l’histoire est écrite par les vainqueurs» se vérifie encore de nos jours, car les vainqueurs sont rarement objectifs. Réviser le discours historique du vainqueur n’est possible qu’après que l’opposition entre vainqueurs et vaincus a disparu. Parfois, le désaccord peut durer plusieurs siècles.
Comme la recherche historique n’est guère rentable, presque tous les instituts d’histoire sont financés par le gouvernement de leur pays ; rarissimes sont les instituts indépendants. Or, comme nous le rappelle un autre truisme, «celui qui paie les violons choisit la musique». De plus, bien des gouvernements ont des intérêts colossaux dans la façon dont l’histoire contemporaine est présentée : nous devons dès lors nous devons nous montrer particulièrement critiques à l’égard du discours historique officiel. Voilà pourquoi le révisionnisme historique est important, et pourquoi également les gouvernements tendent à s’y opposer