• Et pourquoi construire autant de fours crématoires si ce n’était pas pour brûler des cadavres en masse?
  • Et toutes les victimes brûlées dans des fosses de crémation?
  • Et les aveux du SS Gerstein?

La réponse en vidéo

Texte de la réponse

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Le premier faux témoignage portant sur de prétendues “chambres à gaz” allemandes date de novembre 1944, lorsque parrurent dans les journaux des rapports sur les chambres à gaz d’Auschwitz, rédigés par des prisonniers évadés, témoins oculaires des faits prétendait-on. The Courier Journal y consacra une page entière, intitulée : « Le meurtre de masse des Nazis vu de l’intérieur 1». On y trouvait un plan précis des grands crématoires de Birkenau (cf. figure 3.1) : à droite, la grande chambre à gaz, au centre, une grande entrée et, à gauche, une pièce avec neuf fours crématoires.

Figure 3.1
Extrait de l’article « The Inside Story of Mass Murdering By Nazis », The Courier-Journal, 26.XI.1944, section 3, p. 1

À droite, la grande chambre à gaz, au centre, une grande entrée et, à gauche, une pièce avec neuf fours crématoires.

Traduction de la légende sous le plan : « L’esquisse de plan au masse d’un des plus grands crématoires de Birkenau montre le grand hall (B), dans lequel 2.000 victimes à la fois se déshabillaient avant d’être entassées dans la chambre à gaz (C). Les corps étaient ensuite charriés jusqu’à la salle de crémation (A), qui pouvait brûler 108 cadavres de taille normal en 90 minutes. » 

Comparez aux vrais plans, tels qu’ils sont publiés aujourd’hui (cf. figure 3.2) : pas de grand hall d’entrée mais une salle de déshabillage souterraine ; pas de chambre à gaz dans le prolongement, mais un local à l’équerre. Enfin, une salle des fours au rez-de-chaussée, avec quinze fours, pas neuf. Bref, le prisonnier évadé avait dressé un plan totalement fantaisiste ; ce n’était donc pas un témoin oculaire. L’individu avait glané des rumeurs qui circulaient, rien de plus. Il ne fut pas le seul à débiter des absurdités. 

Figure 3.2
« Plan de coupe du crématoire II, vue sud-ouest/nord-est, probablement réalisé en 1945 par un membre de la Comission soviétique et annoté par la suite en polonais », dessin, (1945 ?), négatif n° 827 (Musée national Auschwitz-Birkenau) tiré de Auschwitz : technique and operation of the gas chambers de Jean-Claude Pressac (New York : Beate Klarsfeld Foundation, 1989), p. 344.

Peu après la guerre parut le témoignage de Miklós Nyiszli, ancien déporté à Auschwitz. Lui aussi décrivait les grands crématoires avec leur “chambre à gaz”. Cepedant, il lui écrit que la chambre à gaz aurait fait  « environ deux cents mètres de long2 », ce qui est sept fois supérieur aux dimensions réelles : toujours les mêmes descriptions fantaisistes, fruits de rumeurs qui déformaient des faits vrais.

Pourquoi avoir construit autant de fours crématoires si ce n’était pas pour brûler des cadavres de gazés ?

L’origine du grand nombre de fours crématoires à Auschwitz-Birkenau

Le fait certain et incontesté est que quatre grands crématoires équipaient le camp de Birkenau, ce qui représentait 46 fours crématoires au total. Au premier abord, un tel nombre peut impressionner ; toutefois, remis dans son contexte, il trouve une explication sans rapport avec un quelconque meurtre de masse. 

Figure 3.3
« Plan d’ensemble du camp de prisonniers de guerre d’Auschwitz, Haute-Silésie  », dessin, 7.X.1941, dossier BW 2/1, négatif n° 21135/1 (Musée national Auschwitz-Birkenau) tiré de Auschwitz : technique and operation de Pressac, p. 185.

La légende, en bas à droite, indique (entouré en pointillés) : « L : Leichenhalle », c’e qui signifie morgue en allemand. Le bâtiment marqué d’un L est celui entouré en pointillés.
Le nombre de fours s’accroit avec le camp…

La figure 3.3 est la reproduction d’un plan de Birkenau daté du 7 octobre 1941. Aucun crématoire n’y est visible ; seule une simple morgue avait été prévue dans le secteur de quarantaine. Le premier plan qui mentionne un crématoire date du 6 juin 1942 (cf. figure 3.4) : il indique ce qui allait devenir le crématoire II, avec ses quinze fours groupés par trois. Cela ne consitute pas pour autant la preuve d’un projet de massacre de masse : à l’époque, Auschwitz comptait plus de cent mille détenus et Jean-Claude Pressac admet lui-même qu’avec un four pour 9 300 prisonniers, la capacité de ce crématoire laissait penser à un usage « “normal”3 », sous-entendu, non criminel. Certes, ce plan du 15 juillet 1942 montre cette fois deux crématoires, mais il est à noter que le camp de Birkenau s’est également agrandi : il comprend désormais quatre secteurs prévus non pas pour 100 000, mais pour 200 000 internés. La construction d’un deuxième crématoire était donc logique. 

Figure 3.4
« Plan d’ensemble du camp de prisonniers de guerre d’Auschwitz, Haute-Silésie  », dessin, 6.VI.1942, dossier BW 2/4, négatif n° 21135/3 (Musée national Auschwitz-Birkenau) tiré de Auschwitz : technique and operation de Pressac, p. 195.

Le crématoire II y est indiqué (entouré en pointillés)
Figure 3.5
« Plan d’ensemble du camp de prisonniers de guerre d’Auschwitz, Haute-Silésie  », dessin, 15.VIII.1942, dossier BW 2/10, négatif n° 21135/7 (Musée national Auschwitz-Birkenau) tiré de Auschwitz : technique and operation de Pressac, p. 203.

Le crématoire II et III y sont indiqués (entouré en pointillés)
… et le risque épidémique

Dans la deuxième quinzaine d’août, enfin, deux autres crématoires furent prévus, car, durant l’été 1942, Auschwitz fut frappé par une terrible épidémie de typhus4. Le désastre fut tel que les autorités durent mettre le camp en quarantaine, ce qui interrompit l’acheminement des travailleurs. Lors du pic épidémique, les morts quotidiens se comptèrent par centaines (cf. figure 3.6).

Figure 3.6
« Nombre de décès par jour à Auschwitz d’après les 65.053 certificats de décès », graphique, 2007, (Indymedia, Houston) tiré de Breaking the Spell, de Nicholas Kollerstorm (Uckfield : Castle Hill, 2014), p 82
Figure 3.7
« Photo aérienne du camp de concentration de Birkenau (détail) », photographie, 31.V.1944, 305986 (National Archives and Records Administration, College Park, Maryland), Natonal Archives Catalog, consulté le 18.I.2020, https://catalog.archives.gov/id/305986

« Sur cette photo de Birkenau, on peut voir à l’ouest du camp trois emplacements où l’on distingue plusieurs fomes rectangulaires. La couleur claire des trois rectangles à l’ouest du “Zentralsauna” (cercle du centre) et les quatre rectangles situés dans le bois au nord du crématoire V (ellipse du haut), indique que le sol fut récemment défrichés. Aucune ombre n’est visible, donc les objet n’ont ni une hauteur ni une profondeur importante. Les alentours de ces lieux sont inchangés, donc aucune activité de grande envergure ne s’y est déroulée récemment. » (Germar Rudolf, éd., Air-Photo Evidence, World-War-Two Photos of Alleged Mass-Murder Sites Analyzed, Holocaust Handbooks (Uckfield : Castle Hill, 2018), p. 118)

Débordées, les autorités firent enfouir les corps à l’extérieur du camp, probablement dans les zones indiquées sur la figure 3.7. Pour faire face à l’afflux des cadavres, les elles décidèrent la construction de deux crématoires supplémentaires, ce qui permettrait, par la suite, d’être paré en cas de nouvelle épidémie incontrôlée. L’objectif ne fut cependant pas atteint, car les fours étaient de piètre qualité ; mais pour l’heure, j’écarterai cette question. Ce qu’il importe de souligner, c’est que la présence de quatre crématoires est liée aux risques d’épidémies, pas à une extermination de masse. 

La cadence des fours crématoires d’Auschwitz-Birkenau

Sans doute m’objecterez-vous le « document Jährling », produit sans cesse par les défenseur de la thèse officielle dont l’auteur, le SS Rudolf Jährling, affirmait que les fours pouvaient incinérer plus de 4 500 corps par jour. Une telle cadence, me direz-vous, prouve à elle seule qu’Auschwitz-Birkenau était conçu pour être une usine de mort. Ces fours auraient permis de pratiquer plus d’un 1 500 000 crémations par an ; or, Birkenau était prévu pour 200 000 internés au maximum : pareils fours sont donc la preuve que le camp devait servir à exterminer en masse. 

Je ne vous demanderai pas de lire cles trois tomes de The Crematory Furnances of Auschwitz rédigés par MM. Mattogno et Deana5, même si, à ma connaissance, il s’agit de l’étude la plus complète sur les fours crématoires d’Auschwitz-Birkenau. Dans le cadre de cet exposé, une version antérieure très résumée6, à laquelle j’ajouterai mes propres constats, suffira pour ma démonstration. 

Les fours d’Auschwitz-Birkenau, leur consommation, leur rendement et leur capacité

Carlo Mattogno commence par s’intéresser à la technologie des différentes types de fours qui existaient à Auschwitz-Birkenau : il donne leurs caractéristiques techniques déduites des plans et de l’observation. Construits sur le même modèle que les fours civils, ces engins étaient prévus pour incinérer un seul corps à la fois7, fait à retenir lorsqu’il s’agira de juger le « document Jährling ». 

Carlo Mattogno aborde ensuite un point capital : la consommation moyenne en comburant pour brûler un corps une fois l’équilibre thermique atteint : même une fois le four chauffé, les corps ne brûlaient pas tout seuls : chaque nouvelle crémation nécessitait entre 12 et 22 kg de coke8

Autre point capital : le temps moyen mis pour incinérer un corps9. N’importe quel chimiste en conviendra : brûler un cadavre revient à détruire les protéines qui le constituent. Ces protéines étant noyées dans les fluides corporels, l’incinération nécessite donc tout d’abord d’évaporer ces liquides ; la combustion des tissus proprement dits ne commence qu’ensuite. J’ai pu moi-même le vérifier en me rendant dans un crématorium. J’y ai observé l’incinération de plusieurs corps. Aidé par les écrans de contrôle des fours, j’ai pu me rendre compte à quel point réduire un corps en cendre nécessitait du temps et de l’énergie. La photo reproduite en figure 3.8 a été prise 59 minutes après le début de la crémation dans un four moderne qu’il avait fallu préchauffer. La combustion en elle-même avait duré une trentaine de minutes. 

Figure 3.8
« État d’un corps humain après 59 minutes dans un four crématoire contemporain », photographie, 11.IV.2015, 305986 (archives de V. Reynouard)

On distingue encore, au premier plan, les deux jambes. La masse sombre est constituée du bassin et du ventre.

Après avoir souligné que dans les années 1940, les incinérateurs les plus modernes pouvaient réaliser cette combustion en un peu plus d’une demi-heure10, Carlo Mattogno explique qu’à Auschwitz les types de fours utilisés allongeaient cette durée à une heure environ11. Dans le civil, l’interdiction de mélanger les cendres de différents rendait le processus encore plus long, car il fallait attendre que le corps soit entièrement consumé et ses cendres retirées pour en introduire un autre. À Auschwitz, cette dernière étape était ignorée ; il n’en demeure pas moins qu’une soixantaine de minutes était nécessaire. Carlo Mattogno précise encore que, chaque jour, les fours devaient être arrêtés entre trois et quatre heures pour entretien 12(notamment pour en retirer les résidus solides de combustion). 

Dernier point capital : l’incinération de plusieurs corps en même temps était-elle possible et, surtout, profitable ? Carlo Mattogno publie les résultats des crémations simultanées de carcasses animales dans différents type de fours13. Après examen des résultats et remise en contexte, il en conclut que non seulement la crémation simultanée de plusieurs corps dans l’un des fours d’Auschwitz-Birkenau n’aurait permis aucun gain ni temps ou ni comburant14. Il rappelle également qu’au camp de Westerbork, la crémation d’un corps d’adulte prenait environ 50 minutes et, lorsqu’on ajoutait celui d’un nouveau-né ou d’un bébé, la durée passait à 57 minutes, soit une augmentation sensible de 14 %15. Carlo Mattogno en déduit que la combustion simultanée de plusieurs corps n’aurait permis de gagner ni du temps, ni du comburant. Le conducteur de four que j’ai interrogé avait formulé la même réponse. Il avait en outre ajouté que mettre plusieurs corps risquait d’endommager le four au moment de la combustion proprement dite…

Au terme de ces développements, Carlo Mattogno conclut qu’en vingt heures de fonctionnement quotidien, les fours d’Auschwitz-Birkenau auraient théoriquement pu incinérer mille corps16. Nous sommes loin des estimations ébouriffantes avancées dans le document Jährling.

Nombre de jours de fonctionnement des fours d’Auschwitz-Birkenau

Carlo Mattogno s’intéresse ensuite au nombre de jours pendant lesquels ces fours ont fonctionné. Après avoir mentionné leur temps d’existence, puis les périodes d’inactivité dues aux entretiens, aux pannes et aux réparations, il conclut qu’ensemble, les crématoires II et III ont fonctionné 888 jours, tandis que les IV et V, de bien moindre qualité, ont fonctionné 276 jours. Tout cela représente un nombre théorique de corps s’élevant à un peu plus de 300 00017. Carlo Mattogno précise qu’il s’agit toutefois d’un résultat théorique, car à l’époque, les briques réfractaires utilisées pour le revêtement intérieur des fours étaient prévues pour supporter deux à trois mille crémations, après quoi il fallait les changer18 : Auschwitz, sachant qu’il y avait 46 fours, ce changement aurait eu lieu après 138 000 crémations. Or, aucune documentation ne vient démontrer qu’à Birkenau, un tel changement aurait été pratiqué ; seul un four d’Auschwitz I bénéficia d’un tel entretien19. Carlo Mattogno en conclut qu’ensemble, les fours du camp ont finalement pu incinérer 162 000 corps environ20

Le problème du combustible

Enfin, Carlo Mattogno expose les deux raisons pour lesquelles le document Jährling est sans valeur. La deuxième est la plus évidente : même à écarter les problème de rendement, jamais les livraisons de coke au camp n’auraient permis autant de crémations quotidiennes. La documentation accessible permet de connaître ces livraisons pour la période allant de mars à octobre 1943, soit un peu plus de 600 tonnes21. S’appuyant sur le fait que du combustible était nécessaire pour préchauffer les fours, Carlo Mattogno démontre que l’incinération des déportés enregistrés morts de causes dites « naturelles » aurait laissé une réserve de 250 tonnes de coke22. D’après l’histoire officielle, il aurait alors fallu réduire en cendre les 116 800 gazés pendant cette période. L’auteur prouve que dans ce cas, près de 1 500 tonnes de coke supplémentaires auraient été nécessaires. Sachant qu’il n’en restait de 250, les SS auraient dû brûler chaque gazé avec un peu plus de 2 kg de combustible, ce qui est physiquement impossible. Dès lors, il faut en conclure en toute logique qu’entre mars et octobre 1943, aucun massacre de masse n’a pu être perpétré à Birkenau. 

La réponse de Zimmerman et sa réfutation

Sans doute me répondrez-vous que Carlo Mattogno a été complètement réfuté par John Zimmerman, en en 1999, dans un artcile diffusé par le site PHDN23. Vous ajouterez que Mattogno ayant tenté de répondre24, John Zimmerman répliqua sans attendre, fin 200025. Dans les milieux « exterminationnistes », on prétend à tort que cette réplique aurait mit fin à la controverse, consacrant la défaite de Mattogno, car en 2016 encore, le révisionniste italien réfuta point par point les allégations de John Zimmerman dans son étude « Un comptable se fait passer pour un expert en crémation26». Je recommande la lecture de la deuxième partie, intitulée : « La fin de John C. Zimmerman ». À ma connaissance, cette réfutation n’a reçue aucune réponse… 

Parmi les arguments développés, un me paraît très important : Carlo Mattogno établit une comparaison entre les mortalités mensuelles et le nombre de fours supplémentaires planifiés au camp de Dachau, de Buchenwald et d’Auschwitz27. Pour 66 morts par mois, les autorités de Dachau commandèrent 4 fours supplémentaires ; pour 337 décès, les autorités du Buchenwald en commandèrent 6 ; soit 1 four pour 56 morts mensuels. Avec  8 600 décès dans le mois (on était alors en pleine épidémie de typhus), si les autorités d’Auschwitz avaient agi comme celles de Buchenwald, elles auraient dû commander 153 fours supplémentaires ! Or, elles n’en commandèrent que 31 (15 au crématoire III, 16 aux crématoires IV et V). La construction des grands crématoires de Birkenau n’a donc rien de suspect. En proportion, les SS d’Auschwitz furent bien moins gourmands que ceux du Buchenwald et de Dachau, deux camps dont les historiens admettent qu’ils n’ont jamais servi à une extermination de masse. La tromperie vient du fait que sur la carte reproduite en figure 3.9, les mortalités mensuelles ne sont pas indiquées. Une fois le nombre de fours mis en rapport avec la mortalité mensuelle, tout s’explique sans qu’il soit besoin d’invoquer un génocide.

Figure 3.9
« Carte d’Europe centrale montrant les principaux camps de concentration créés, avec le nombre et le type de creusets incinérateurs dont ils étaient équipés. Le camp d’Auschwitz-Birkenau y occupe une place exceptionnelle », carte, dans Les crématoires d’Auschwitz, la machinerie du meurtre de masse de Jean-Claude Pressac (Paris : CNRS éditions, 2001) document 1 dans le cahier d’illustrations central
Un four à haut rendement jamais construit

Dernière chose importante. En septembre 1942, Fritz Sander, ingénieur de la firme Topf (firme qui fournissait des crématoires aux camps) informa ses supérieurs qu’il avait conçu le projet d’un four crématoire à crémation continue et à haut rendement, spécialement adapté pour les camps où la mortalité pourrait être élevée. Sans doute l’idée lui était-elle venue après qu’il ait appris les conséquences désastreuses de l’épidémie de typhus au camp de Birkenau, quelques semaines auparavant. On lit : 

[Kurt Prüfer et Fritz Sander] tentèrent d’appliquer les méthodes industrielles existantes de cuisson des céramiques pour parvenir à une incinération encore plus efficace des cadavres humains. 

Fritz Sander conçut son four de quatre étages à la manière d’une énorme usine d’incinération de déchets. Les cadavres seraient introduits latéralement sur une sorte de tapis roulant. Ils glisseraient alors vers le bas le long du réseau de grilles inclinées formant des zigzags ; le feu y serait mis par les cadavres brûlant déjà en dessous d’eux. Après une période de deux jours de préchauffage, le four serait donc capable de fonctionner “en permanence”, sans introduction de combustible supplémentaire. Les cadavres incinérés seraient seuls entretenir le feu28

Fritz Sander
photographie, vers 1940, (Archives d’État de Weimar) 
Figure 3.10
« Esquisse d’un “four crématoire à opération continue pour usage de masse” tiré du brevet », plan, 26.X.1942, tiré de Internationale Wanderausstellung Industrie und Holocaust: Topf & Söhne – Die Ofenbauer von Auschwitz de Annegret Schüle, éd. (Berlin: Hentrich & Hentrich, 2018), p. 121

Le brevet fut déposé peu après, le 26 octobre 1942. Dès la fin 1942, donc, l’Allemagne disposait d’un appareil de crémation à haut rendement. Début 1943, la firme Topf soumit ce projet aux autorités d’Auschwitz. Intéressé, le responsable des constructions, le SS Bischoff, proposa au commandant du camp la construction de crématoire VI, qui serait doté de ce genre d’appareil29. Avec sa chambre d’incinération longue de près de 50 mètres, il pourrait permettre de brûler jusqu’à 150 corps à la fois30. À supposer que les autorités d’Auschwitz ait été chargées de mener une extermination massive, elles auraient fait construire ce krema VI, soit immédiatement, soit après les déboires rencontrés dans les autres crématoires, soit en prévision de la déportation de 400 000 Juifs hongrois. À tout le moins Himmler aurait-il été informé de l’existence de ce nouvel appareil. Or, rien de tout cela n’arriva. Ce four à haut rendement ne fut construit nulle part : ni à l’Est, ni en Hongrie, ni même à Birkenau… J’y vois une confirmation qu’Auschwitz ne fut pas un camp d’extermination et que la prétendu Shoah relève du mythe.